
Tout jeune, le cinéaste filme la journée d’un boxeur. Déjà la patte d’un maître.
Avant de devenir le cinéaste que l’on sait, Stanley Kubrick a débuté comme photographe pour le magazine américain Look. En 1948 – il a alors 20 ans –, il publie un reportage sur le champion de boxe Walter Cartier. Si le réalisateur n’est pas encore atteint par la folie des grandeurs, l’ambition et l’envie de raconter des histoires le taraudent déjà. Trois ans plus tard, avec un budget de 3 900 dollars (1), il réalise Day of the fight, un documentaire qui décrit une journée dans la vie de son ami Walter, le poids moyen. Le jeune Kubrick apprend à cette occasion à se servir d’une caméra 35 mm. Il filme le boxeur sur le ring, à l’entraînement, à l’église, en train de manger un steak, ou de jouer avec son chien avant le match. Le montage est précis, rapide. Côté bande-son, une voix off omniprésente et une musique emphatique s’enthousiasment à l’unisson pour ces « forçats du rêve américain », qui offrent leur vie en spectacle pour quelques heures de gloire et une poignée de billets verts. Seize minutes en noir et blanc rondement menées, que l’on peut aussi voir comme la métaphore de l’artiste selon Kubrick, dont la vie consista à essuyer les coups (de la critique, du public) sous les lumières des projecteurs.
Avant de devenir le cinéaste que l’on sait, Stanley Kubrick a débuté comme photographe pour le magazine américain Look. En 1948 – il a alors 20 ans –, il publie un reportage sur le champion de boxe Walter Cartier. Si le réalisateur n’est pas encore atteint par la folie des grandeurs, l’ambition et l’envie de raconter des histoires le taraudent déjà. Trois ans plus tard, avec un budget de 3 900 dollars (1), il réalise Day of the fight, un documentaire qui décrit une journée dans la vie de son ami Walter, le poids moyen. Le jeune Kubrick apprend à cette occasion à se servir d’une caméra 35 mm. Il filme le boxeur sur le ring, à l’entraînement, à l’église, en train de manger un steak, ou de jouer avec son chien avant le match. Le montage est précis, rapide. Côté bande-son, une voix off omniprésente et une musique emphatique s’enthousiasment à l’unisson pour ces « forçats du rêve américain », qui offrent leur vie en spectacle pour quelques heures de gloire et une poignée de billets verts. Seize minutes en noir et blanc rondement menées, que l’on peut aussi voir comme la métaphore de l’artiste selon Kubrick, dont la vie consista à essuyer les coups (de la critique, du public) sous les lumières des projecteurs.
Jérémie Couston